
Tout pour le bonheur
J’ai la conviction qu’absolument tout ce que nous faisons dans ce monde est lié à la quête du bonheur.
Passer du temps avec ses amis pour être heureux, travailler pour gagner de l’argent afin de s’offrir une stabilité, faire des choix de vie pour être en paix, entreprendre une démarche de mieux-être… toujours dans l’idée d’être plus heureux.
Chaque fois que je me pose la question, tout semble toujours ramener à cette quête.
Et c’est dingue de se dire que cette recherche est universelle. Trouver un sens à sa vie, ça a un lien direct avec le bonheur. Mais vu la taille de cette quête, sa difficulté est à la même échelle.
Au-delà du vertige que cela me procure, prendre conscience de ça met parfois en lumière certains aspects de ma vie, ou la façon dont j’aborde certaines situations inconfortables, en me demandant :
“Est-ce que ce que je fais là me rapproche ou m’éloigne de ce goal ultime ?”
Être heureux tout le temps
Il y a quelques années, j’étais en séance avec une psychologue.
À l’époque, pour moi, les psys avaient réponse à tout. Ils connaissaient toutes les astuces pour avoir une vie parfaite.
(J’ai bien compris depuis que ce sont juste des humains, comme toi et moi.)
Sachant que je venais la voir pour “être plus heureux”, je lui ai demandé :
“Est-ce que vous êtes heureuse ?”
Elle a esquissé un sourire, a pris un moment pour bien choisir ses mots, puis m’a répondu :
“Je vis chaque jour des micro-instants de bonheur.”
…
Réponse simple, mais ultra puissante.
Elle a remis en question plein de choses que je croyais sur la vie que je devais avoir, sur ce que voulait dire “m’améliorer”, et même sur la façon dont je vivais au quotidien.
Moi, parfois, je manque de nuance. J’aime quand tout est clair, binaire. Soit c’est noir, soit c’est blanc.
Mais là, c’est l’exemple parfait : j’étais complètement à côté de la plaque avec mes attentes.
Les micro-instants de bonheur
Il faut peut-être abandonner cette idée d’une vie parfaite.
L’eldorado qu’on nous vend parfois, rempli de paillettes et de plaisir constant, ça n’existe pas.
À la place, savourons les belles choses, les moments de plénitude, les rires, les instants suspendus.
Et acceptons que les galères et la souffrance fassent aussi partie du voyage — pour pouvoir savourer encore plus les instants où elles s’effacent.
Comme d’habitude, plus facile à dire qu’à faire.
C’est bien joli d’écrire ça, mais moi comme toi, quand je me prends un gros problème en pleine face, j’ai du mal à relativiser.
Mais cette prise de conscience m’aide à ne plus sombrer dans les extrêmes.
À ne pas croire que tout s’écroule au moindre grain de sable.
À ne pas m’épuiser pour atteindre des objectifs irréalistes sans le moindre accroc.
À moins me comparer à ces personnes populaires sur le web — ou même à mon voisin — qui ont l’air de vivre une vie tellement plus belle.
(On en avait parlé dans “C’est pas toi qui rates ta vie, c’est eux qui savent bien la vendre”).
Faire de la place
On attend souvent du bonheur qu’il soit total, constant, comme une récompense ultime pour avoir “bien vécu”.
Mais en réalité, le bonheur, c’est rarement un feu d’artifice.
C’est plus souvent une petite flamme, discrète, fragile… mais bien là.
Un moment volé au tumulte.
Un regard complice.
Une sensation de paix, même brève.
À force de vouloir tout optimiser, tout réussir, tout comprendre… on finit par passer à côté de l’essentiel.
Et si le vrai boulot, ce n’était pas de chercher le bonheur, mais d’apprendre à le reconnaître quand il passe ?
D’arrêter de croire qu’on a tout raté juste parce qu’on ne vit pas une vie de film ?
Aujourd’hui, je me dis que le bonheur n’est pas un objectif.
C’est un compagnon de route.
Parfois il marche avec toi, parfois il reste derrière. Mais il revient toujours.
Et notre seul job, c’est d’apprendre à lui faire de la place — même quand il prend peu de place.
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